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Le scoring nutritionnel crée la polémique

MDD expo a attiré début avril près 6 000 visiteurs pour 600 exposants. Parmi eux, plusieurs acteurs des produits de la mer en quête de nouveaux partenaires dans la restauration, les IAA ou à l’export. Leur arme de séduction : l’innovation.

Exemple de scoring nutritionnel.

 

[Derrière l’affichage…]

Se fiant au rapport du Pr  Serge Hercberg sur la prévention nutritionnelle, la ministre envisage que le score global de qualité nutritionnelle soit une base pour réguler la publicité et instaurer une taxe, couplée à une réduction de la TVA.

 

Le ministère de la Santé et l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) continuent de s’affronter par communiqués de presse interposés. « Marisol Touraine ouvre la concertation autour de l’information nutritionnelle », titrait le premier le 26 mars. « L’Ania dénonce le simulacre de dialogue de la ministre de la Santé », répondait la seconde. En cause : l’article 5 du projet de loi de modernisation du système de santé publique, qui introduit le principe d’une présentation graphique de l’information nutritionnelle, reposant sur un logo et un code couleur. Marisol Touraine a réuni des distributeurs, des industriels, des associations de consommateurs et des scientifiques pour former un groupe de concertation chargé de réfléchir à ce dispositif. Il s’agit d’aboutir d’ici à juillet à un modèle graphique unique. Mais pour l’Ania, « cette réunion improvisée marque une nouvelle fois un manque de considération vis-à-vis du secteur agroalimentaire, dont les représentants tentent depuis plus 2 ans de discuter avec la ministre sans aucun retour de sa part. »
Dans le débat sur l’étiquetage nutritionnel, les industriels de l’agroalimentaire n’ont cessé de réaffirmer leur attachement à apporter au consommateur une information fiable et claire, mais aussi leur opposition à un système de code couleur basé sur un score de qualité nutritionnelle. Similaire au « traffic light » en vigueur au Royaume-Uni, le système vise à donner un nouvel élan au PNNS et au Plan Obésité. « Les consommateurs ne demandent pas à ce qu’on leur impose ce qu’ils doivent manger ou non », s’insurge Jean-Philippe Girard, président de l’Ania. Mais Marisol Touraine réaffirmait ses intentions le 31 mars lors de la discussion du projet de loi à l’Assemblée nationale, justifiant l’urgence de la prévention par l’augmentation du risque d’obésité. Le 14 avril, la loi santé a été adoptée par l’Assemblée nationale.

Anne-Caroline RENARD

 

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