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Le saumon sort indemne des contrôles sanitaires

La contamination des produits de la pêche et de l’aquaculture par les dioxines et les métaux lourds est sous surveillance. Même si les derniers résultats sont rassurants, les contraintes réglementaires s’imposent d’elles-mêmes.

Élevage de saumon en Écosse. (crédit photo : B.V.)

 

Aucune anomalie relevée lors des contrôles sanitaires sur le saumon », titre le communiqué du ministère français de l’Agriculture daté du 25 novembre, soit quelques heures avant la diffusion de l’enquête spéciale de Thalassa sur le saumon d’élevage. Fruit du hasard ou simple prévention dans l’éventualité d’une nouvelle crise médiatique ? Peu importe, la direction générale de l’alimentation (DGAL) pilote chaque année les plans de surveillance et de contrôle (PSPC) de la sécurité sanitaire des aliments. Ce dispositif s’applique partout en France à toutes les filières agroalimentaires. Les services départementaux inspectent les différents acteurs de la chaîne alimentaire et la surveillance est particulièrement importante sur la pêche.

Les analyses concernent différentes catégories de produits de la mer ou d’eau douce, sauvages ou d’élevage, produits en France ou importés. Les plans de surveillance impliquent des contrôles aléatoires à l’étal. Ils ciblent la contamination des aliments principalement par les dioxines/PCB, les métaux lourds (cadmium, mercure, plomb) et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Sur les 2 875 résultats d’analyses obtenus entre 2013 et 2015, seulement 39 sont non conformes. Ces résultats d’analyses proviennent de laboratoires agréés et encadrés par des laboratoires de référence. Le saumon représente 8 % du nombre total d’analyses réalisées sur cette période et 83 % des saumons analysés viennent de Norvège. « Aucun résultat non conforme n’a été constaté sur le saumon, quelle que soit sa provenance, pour l’ensemble des contaminants chimiques recherchés », précise le communiqué.

Ce n’est pas tout. La réglementation de l’aquaculture européenne impose un plan de surveillance zoosanitaire dans les fermes et chaque État membre doit réaliser un quota de contrôles pour détecter des substances interdites, des résidus médicamenteux et des contaminants de l’environnement (PCB, dioxines, métaux lourds). Sur les 1 377 lots de poissons d’élevage contrôlés de 2013 à 2015, une seule non-conformité antibiotique apparaît en 2014.

Enfin, les lots importés subissent un contrôle frontalier dont la fréquence dépend du risque sanitaire. En 2015, 300 contrôles ont porté sur des saumons sauvages et d’élevage. Sur 39 lots analysés, tout est propre.
 En 2016 et jusqu’à fin novembre, sur 858 lots de saumons du Pacifique contrôlés, les 23 prélèvements analysés sont conformes. Précision importante, l’accord bilatéral entre l’Union européenne et la Norvège reconnaît des normes sanitaires et d’élevage comme équivalentes dans les pays concernés. La Norvège, en tant que membre de l’Association européenne de libre-échange (AELE), applique les dispositions européennes, notamment le respect des teneurs en contaminants chimiques. Du coup, le saumon norvégien peut transiter sans contrôle aux frontières de l’Union.

B. V.

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