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Le pélagique selon Olamerfish

Frédérique Le Bourhis, à la criée de La Turballe, en train de contrôler la qualité des anchois de pélagiques,  avant la vente. (Crédit photo : L.F.)

 

Frédérique Le Bourhis, qui dirige la société bretonne Olamerfish, est une spécialiste des poissons pélagiques du golfe. Elle travaille directement avec une trentaine de navires, de La Turballe essentiellement, mais aussi deux paires du Guilvinec et plusieurs de Lorient. « Je commercialise en exclusivité la production de trois paires. Nous sommes quatre sociétés sur le secteur, dont des Espagnols qui achètent via agence et un Basque qui achète en direct. Je fais aussi du merlu, car les navires qui vont au thon et à l’anchois sont d’abord sur ce poisson. À partir de juin, ils partent à la journée ou sur deux jours pour l’anchois du golfe. Il faut deux ventes minimum par semaine. En deçà, avec une quinzaine de tonnes par paires, ce n’est pas rentable. Les bolincheurs bretons en font un peu aussi. Mi-août, ils prennent le relais des pélagiques, partis aux thons germon et rouge mi-juillet. Ceux-ci repassent ensuite à l’anchois jusqu’en décembre, puis au merlu. »

La bolinche est réputée pour offrir une qualité supérieure. Mais l’anchois bien travaillé peut aussi être très beau en pélagique. « Excepté en juin, car l’espèce est alors très fragile et ne supporte pas la manipulation. Mais en octobre et novembre, on peut faire du marché de frais, comme il n’y a plus de bolincheurs, ni français ni espagnols. L’essentiel des captures reste destiné aux usines espagnoles, dans le Pays basque et en Cantabrie. Ils le salent, le mettent en panier puis en barrique avant de le fileter, un an plus tard. Pour cela, les grosses tailles sont préférables : du 28/32. Nous en manquons et le prix, 0,70 à 0,80 euro/kg cette année, est médiocre. Le marché est compliqué depuis deux ans car les Espagnols en trouvent suffisamment. La pêche a été fermée près de cinq ans et la reprise est un peu difficile. Résultat, les pêcheurs font l’aller-retour entre anchois et sardine, selon l’abondance et le prix. La sardine reste néanmoins toujours en dessous d’1 euro, alors qu’avec l’anchois, on peut espérer un prix de 2,20 à 2,40 euros. »

 

Retrouvez notre dossier complet : Pélagiques : des poissons, des saisons…

 

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