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L’atout vivier de la criée de Brest

Depuis son installation dans son nouveau bâtiment, la criée de Brest dispose de deux lignes de stockage en eau de dix tonnes chacune pour les crustacés et les coquillages. Un investissement qui porte ses fruits.

Le système a été installé par Atlantique Industrie. L’eau à 14 °C maximum arrive de façon gravitaire et circule d’un container à l’autre. Elle est réinjectée dans le circuit après filtration biologique. (L.F.)

 

20 t

de capacité de stockage entre
les deux lignes.




 

À la construction de la nouvelle criée de Brest, inaugurée en octobre 2015, la question ne s’est pas posée. Comme dans l’ancienne halle à marée, il a été décidé d’installer un vivier pour les crustacés. L’équipement y a même pris de l’importance. « On travaille avec 130 bateaux qui couvrent toutes les espèces. Il faut pouvoir prendre toutes leurs marchandises : crustacés, coquillages et poissons », indique Ronan Floch, directeur de la criée. La capacité de stockage du système, conçu et installé par la société Atlantique Industrie à Ancenis qui s’occupe de la maintenance, a été portée à dix tonnes. Une seconde ligne d’un volume identique a été mise en place pour les coquillages mais reste interchangeable avec les crustacés quand le besoin s’en fait sentir.

Pour le dispositif, la criée a opté pour un système de conteneurs installés à la verticale dont l’alimentation en eau réfrigérée à 14° C maximum se fait de manière gravitaire. L’eau en circuit fermé arrive par le plafond, via des chaînes suspendues, puis circule d’un container à l’autre. Une fois au sol, elle est récupérée dans un grand caniveau et amenée dans des réserves où elle est traitée par filtration biologique avec maërl et zéolithe. Des bactéries qui équilibrent le pH de l’eau et transforment l’ammoniac produit par les déjections des animaux. Le traitement effectué, l’eau est réinjectée dans le circuit. Le pilotage est informatisé. Des lampes UV ont été ajoutées pour traiter l’eau pour le vivier à coquillages. Elles sont stoppées quand l’équipement sert pour les crustacés.

Les deux équipements comptent au total 160 containers de 400 ou 1 000 litres. « Chaque bac est associé à un bateau », indique Ronan Floch. Araignées et tourteaux peuvent y être mis ensemble avec un maximum de 200 kilos. Les homards ont des bacs dédiés et la limite est fixée à 50 kilos. La manutention des conteneurs se fait à l’aide d’un chariot élévateur. Afin de faciliter le travail de tri des employés de la criée, le conteneur est posé à 45 degrés sur un socle à roulettes. « Les crustacés descendent vers le trieur qui n’est plus obligé de se plier en deux », explique le directeur de la criée.

Depuis près de cinq ans que ces systèmes sont en place, Ronan Floch se dit « satisfait » de l’investissement qui avait coûté 700 000 euros. « La filtration et la réfrigération de l’eau ont permis de baisser les mortalités. On voit bien aussi, de par les volumes de crustacés que l’on fait et les prix de vente, que cela convient aux acheteurs. » En 2019, la criée de Brest a commercialisé 430 tonnes de crustacés dont 300 d’araignées, 70 de tourteaux et 34 de homards. « On a réussi à faire venir des bateaux à homard qui vendaient en direct », se félicite le patron de la halle à marée. Ouverte 7j/7 et 24 h/24, la criée est dotée d’un espace où les pêcheurs peuvent mettre leurs crustacés et coquillages sous un brumisateur pour les conserver jusqu’au stockage en viviers. Ils y repassent aussi avant les ventes.

Loïc FABRÈGUES

 

Retrouvez notre dossier complet : Crustacés : un marché bien vivant

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