L'alimentaire à la peine dans le commerce extérieur
Solde commercial par secteur
|
L’Association nationale des industries alimentaires (Ania) indique, dans sa note de conjoncture du secteur agroalimentaire français au troisième trimestre 2019, sa volonté de s’inscrire dans la dynamique du Pacte productif. Annoncé en avril par le président de la République et lancé en octobre, ce pacte vise à améliorer, à l’horizon 2025, la compétitivité de l’industrie et à permettre la création d’emplois. L’association a néanmoins souligné quelques paramètres spécifiques de son secteur. Notamment la baisse des prix sur six années consécutives, inhérente au rapport de force entre fournisseurs et distributeurs, ou le nécessaire accompagnement des efforts d’innovation et d’exportation des entreprises, dont de nombreuses PME. Le document note qu’« au cours des cinq dernières années, l’excédent brut du secteur s’est contracté de près de 3 milliards d’euros. Courant 2019, le taux de marge se situe à un niveau historiquement bas, avec une baisse de plus de 9 points depuis 2007 ». Alors que, comparativement au secteur manufacturier, l’alimentaire avait relativement bien traversé la crise financière de 2008, il marque désormais le pas et voit ses capacités d’investissement réduites. Il est confronté à une inédite baisse de la consommation des ménages en biens alimentaires, qui recule d’1,1 % sur un an, après - 1,4 % l’année précédente. Parallèlement, en septembre 2019, l’inflation s’établissait à + 0,83 % pour l’ensemble des produits de grande consommation (0,63 % pour les marques nationales et 1,11 % pour les MDD). Au chapitre des échanges internationaux, hors boissons (cette industrie, portée par les vins et spiritueux, génère un excédent commercial de 12 milliards d’euros, soit une augmentation de 68 % depuis 2000), les importations de produits alimentaires ont augmenté de 82 % en quinze années alors que l’évolution des exportations est nettement moins prononcée (+ 57 %). Dominique GUILLOT |