L'ALGUE, SOURCE D'INSPIRATION
Simple ingrédient ou cœur d’innovation, le légume de la mer se glisse dans de nombreux univers.
Produits de la mer, les algues sont nombreuses sur le littoral breton. En Asie, Chine en tête, les ulves, les wakamés, les noris, les dulses se consomment par millions de tonnes. En France, par contre, les légumes de la mer ont beaucoup peiné à s’imposer dans les rayons des magasins ou les assiettes des consommateurs. Mais les choses changent. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder la prolifération des offres agroalimentaires les mettant en valeur.
Pionnière en France de la transformation des algues, la société Globe Export soumet cette année son wakamé, en forme de spaghettis frais, conservé en eau de mer, au jury de l’innovation du Sial. Sa gamme Miss Algae propose en conserves haricots de mer et salicorne, mais aussi des tagliatelles ou torsadines à base d’algues pour les rayons épiceries. Ses tartares et pestos marins aux parfums du monde les valorisent en condiments de choix.
La société Triomphe Snat, importateur français de « produits venus d’ailleurs », présente le crumble d’algues rôties et croustillantes de la marque TooGood. Une déclinaison gourmande pour séduire ceux qui hésitent à se mettre derrière les fourneaux faute d’avoir rencontré les Croqueuses d’Algues, qui organisent des sorties découvertes « collecte et cuisine d’algues » sur le littoral breton, en même temps qu’elles éditent des livres de cuisines centrés sur ces espèces marines, qui donnent une touche iodée au beurre de baratte de Le Gall, marque du groupe Sill.
Riches en fer, magnésium ou minéraux naturels comme en oligo-éléments, les algues sont, en petites doses, déclinées en boissons « régénérantes et à la spiruline » pour Sprinwave sur le Sial. Ou plus simplement en soupes ou jus de fruits par la société malouine Tête en mer, dont le fondateur préfère pour l’heure cibler les circuits alternatifs, y compris de type Spa. Le temps de grandir, à l’instar de la filière.
Pour l’heure, une centaine d’entreprises travaillent sur la valorisation des algues, générant près de 5 000 emplois. Un chiffre fourni par le fonds d’investissement Breizh Algae Invest créé par la société Olmix en septembre 2014. Un fonds qui démarre avec 400 000 euros mais qui espère attirer plusieurs millions d’euros, tant pour financer les recherches et les brevets que la construction d’usines de traitement et de transformation ou encore la collecte et l’élevage des algues respectant les critères stricts de traçabilité exigés pour l'alimentaire et la santé.
Pour en savoir plus, retrouvez : le dossier : SIAL,TEMPLE DE L'INNOVATION ALIMENTAIRE