Création de CPME alimentaire, pour mieux défendre les PME françaises
L’Adepale annonce ce 17 novembre qu’elle quitte l’Ania, Association nationale des industries alimentaires, où sa voix est noyée parmi celle d’entreprises internationales, et rallie la confédération des PME (CPME) pour mieux défendre les entreprises alimentaires françaises. La CPME alimentaire est née.
L’Adepale, qui fédère les entreprises alimentaires françaises à travers six syndicats métiers (conserves, surgelés, traiteurs frais…), veut aller plus loin dans la défense des entreprises alimentaires françaises. Et surtout, être davantage écoutée. « Nous quittons l’Ania, dont nous étions membre fondateur pour porter des propositions plus proches de nos entreprises, qui méritent une écoute plus attentive, explique Jérôme Foucault, président de l’Adepale. Beaucoup d’entreprises internationales ne fabriquent pas en France et y ont voix au chapitre au même titre que nous. Il s’agit de défendre nos savoir-faire, et de porter une voix en faveur de la souveraineté alimentaire et industrielle, essentielle à l’aune de la crise actuelle. Pour nos entreprises, de taille moyenne à très petite, la France est plus qu’un marché, c’est là où elles ont leurs racines, elles participent à la vie des territoires.»
C’est pourquoi l’Adepale s’est rapprochée de la CPME, Confédération des PME, pour créer la CPME alimentaire. La transformation alimentaire française, c’est 400 usines, 50 000 salariés, 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires environ, sur tout le territoire, et à 95 % des PME, TPE et TPI. Et la CPME, 150 000 adhérents partout sur le territoire, outremer compris, pour l’essentiel des entreprises patrimoniales. « Il était naturel que l’Adepale nous rejoigne, pour donner corps à la CPME alimentaire, c’est un secteur incontournable pour la vie des Français », appuie François Asselin, président de la CPME.
Il y a urgence, pour l’Adepale, à défendre un soutien public aux entreprises marquées par la crise, et de véritables partenariats avec l’amont et l’aval pour un juste partage de la valeur. « Dès la première crise, nos entreprises ont été directement impactées, et elles le sont à nouveau particulièrement à l’approche des fêtes de fin d’année, alerte Pascal Bredeloux, administrateur de l’Adepale. Celles qui dépendent de la RHD, du tourisme, de l’évènementiel, sont inquiètent pour leur avenir à court terme. Nous demandons aux pouvoirs publics un dispositif d’appui aux fournisseurs, un peu oubliés, car ce 2e coup de butoir risque de les mettre à genoux. »
Il s’agit aussi de renforcer les interprofessions et la contractualisation. « Nous ne croyons pas à une souveraineté alimentaire française sans réel partage de la valeur, soulève Jérôme Foucault. On doit aller plus loin que la loi Egalim. Des partenaires solides feront des filières solides et durables. » Et ça commence dès maintenant avec les négociations commerciales 2021 qui débutent avec la grande distribution, et déjà, « des demandes de déflation inacceptables et incompréhensibles ». L’Adepale attend aussi toujours un cadre réglementaire à l’exonération des pénalités logistiques.
Solène LE ROUX