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La Réunion : cap sur la valeur ajoutée

Crédit photo : Raphaël ORTSCHEIDT

L’espèce la plus symbolique de La Réunion est sans conteste la légine. C’est sur l’île que sont basés les sept navires-usines autorisés à la pêcher, sous quota, dans les eaux des Terres australes (Taaf), autour des archipels Crozet et Kerguelen. 

L’espèce la plus symbolique de La Réunion est sans conteste la légine. C’est sur l’île que sont basés les sept navires-usines autorisés à la pêcher, sous quota, dans les eaux des Terres australes (Taaf), autour des archipels Crozet et Kerguelen. 

C’est là aussi qu’ils doivent obligatoirement la débarquer avant de l’exporter vers l’Asie (à plus de 70 %) ou les États-Unis. Des marchés sur lesquels elle a pu s’écouler, au moment du pic tarifaire de 2017, à près de 30 euros le kilo ! Dans une étude de 2017 sur la pêche australe, la première du genre, l’Insee révélait ainsi que la légine représentait, en valeur ajoutée, 98 % de la pêche de La Réunion, et pas moins de 11 % de la pêche française. Elle générait aussi, avec sept bateaux seulement, un quart de la marge totale de la pêche en mer en France et 7 % de son chiffre d’affaires.

Alors que les prix avaient fortement chuté fin 2020 – les principauxmarchés d’écoulement étant fermés en raison de la pandémie de Covid –, ils sont désormais remontés à près de 25 euros. Des chiffres qui justifient pleinement le surnom d’« or blanc » attribué à ce poisson des grandes profondeurs, protégé par les frégates de la Marine nationale comme par satellite. Pour autant, la chair grasse et fondante de la légine reste largement inconnue des consommateurs français. Elle ne s’affiche que sur la carte d’une poignée de restaurateurs. Les Réunionnais, eux, l’apprécient grâce à une obligation de mise sur le marché imposée par les Taaf, mais bien moins que celle des grands pélagiques qui figurent dans la recette des traditionnels caris et trustent les étals des bazardiers et poissonniers.

Le poisson le plus pêché autour de l’île, capturé à la palangre dérivante, est l’espadon. La flottille réunionnaise, et surtout la quarantaine de navires qui le ciblent, en a pêché 819 tonnes en 2019, selon les dernières données disponibles. Le gros de la pêche a été écoulé sur l’île, mais près de 300 tonnes ont aussi été exportées vers la métropole, l’Espagne ou l’Italie. « C’est un début de marché pour la métropole, tempère Laurent Virapoullé, le patron de l’armement Pêche Avenir, qui a racheté des bateaux laissés à quai pour se lancer dans l’espadon congelé. La démarche de labellisation engagée par l’Aripa [Association réunionnaise interprofessionnelle de la pêche et de l’aquaculture] va nous aider. »

 

Raphaël ORTSCHEIDT

 

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