La palourde d’Arcachon taille court

Palourde japonaise

7138 t
C'est le poids de la biomasse
dans le bassin d’Arcachon
des palourdes qui sont à 99 %
des palourdes japonaises.

73 %
de chiffre d’affaires
d'augmentation des effectifs
de palourdes dans le bassin
entre 2012 et 2014.

Depuis la fin des années quatre-vingt, la palourde japonaise (Venerupis philippinarum) n’est plus cultivée dans le bassin d’Arcachon. La chute vertigineuse des cours due à la concurrence étrangère et à un épisode de mortalités avaient eu raison de la tentative de vénériculture, lancée dix ans auparavant. Une nouvelle expérimentation, débutée en 2005, s’était une nouvelle fois soldée par un échec.

La palourde n’en a pas disparu pour autant du bassin. Loin de là ! La dernière campagne d’évaluation du stock, réalisée par le laboratoire Ifremer d’Anglet en 2014, fait état d’une progression des effectifs de 73 % par rapport à 2012, pour une biomasse de plus de 7 000 tonnes. « Le stock de juvéniles a explosé », explique Délia Fagniot, la présidente de la commission pêche à pied au comité départemental des pêches de la Gironde.

Plus cultivée mais désormais pêchée, dans des quantités évaluées à 500 tonnes par an, la palourde japonaise fait l’objet de mesures de gestion. L’obligation de disposer d’une licence, valable aussi pour la coque, en est une. Sur 57 demandes, 47 licences ont été délivrées. « On a demandé le gel des dix restantes. L’objectif étant d’arriver entre 35 et 40 sur le principe d’une licence donnée pour deux rendues », indique Délia Fagniot.

Le commerce de la palourde d’Arcachon est loin d’être une sinécure. « Cela va mieux aujourd’hui. Les cours ont remonté depuis que l’Italie et le Portugal ont moins de volume à mettre sur le marché. Mais il y a deux ans, on arrivait à peine à survivre », souligne la présidente. L’activité est d’autant plus aléatoire que le coquillage peine à atteindre la taille commerciale de 35 mm. « On a fait une demande à la Commission européenne pour passer à 32 mm, mais j’ai l’impression que c’est le cadet de leur souci », s’agace Délia Fagniot.

Loïc FABRÈGUES