La mer se réchauffe, menace sur la vie marine
Quand l’océan se réchauffe, sa teneur en oxygène diminue. Les poissons, qui se regroupent en abondance dans les zones moins touchées, sont plus vulnérables à la surpêche.
À savoir Les baies de Seine,de Saint-Brieuc, de Vilaine, le bassin d’Arcachon, l’étang de Thau ou l’estuaire de la Gironde connaissent des épisodes de désoxygénation. |
Les effets combinés de la surcharge en nutriments et du changement climatique augmentent considérablement le nombre et la taille des « zones mortes » en haute mer et en eaux côtières, où le niveau d’oxygène n’est plus suffisant pour assurer la survie de la majeure partie de la vie marine », révèle une étude du groupe de travail international Global Ocean Oxygen Network créé par l’Unesco, auquel participe le Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales (Legos/OMP, UPS/CNRS/CNES/IRD). En un demi-siècle, la proportion de zones de haute mer dépourvues de tout oxygène a plus que quadruplé. En zones côtières, particulièrement dans les baies et estuaires, la baisse de la teneur en oxygène touche dix fois plus de sites qu’en 1950. Ces épisodes d’hypoxie sont consécutifs à la pollution par les nutriments issus des bassins-versants qui créent des blooms d’algues consommateurs d’oxygène. Si certaines espèces marines tirent profit à court terme de l’enrichissement en nourriture stimulé par la pollution organique, la biodiversité en souffre. D’autres espèces fuient les zones pauvres en oxygène et se concentrent ailleurs, où il devient plus facile de les pêcher. Les épisodes d’hypoxie touchent également la haute mer. À commencer par l’hémisphère sud mais également au nord, en Alaska ou dans la mer de Béring, zones réputées parmi les plus poissonneuses. Le réchauffement des eaux de surface, lié au changement climatique, empêche l’oxygène d’atteindre les profondeurs de l’océan. Bruno VAUDOUR
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