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La diversification de l’activité et de la clientèle sauve Crustafrais

Gilles Lorin, transformateur devenu armateur,
a décalé ses projets de bateau neuf, restauration et aquaculture.

(Crédit : R.G.))

 

 

60 %
Taux d’activité durant le confinement.

12,5 M€
Chiffre d’affaires
en 2019.








 

Depuis qu’il a racheté Crustafrais en 2008, Gilles Lorin, 56 ans, n’a eu de cesse de diversifier tant les activités que la clientèle de cette entreprise dieppoise spécialisée dans la cuisson des crevettes d’importation. « C’est la largeur de notre réseau de commercialisation qui nous permet d’atténuer le choc de la pandémie de coronavirus. Et le fait de ne travailler qu’à la commande », analysait-il fin avril. Une partie de l’effectif (30 personnes, plus 7 au décorticage de coquilles en saison) a été mise au chômage partiel, dans les services commerciaux et administratifs surtout. Mais fin avril, l’activité de Crustafrais a enregistré un recul limité à 40 %.

Ne servir que les GMS avait ébranlé la société au début des années 2000. Ce printemps, la distribution le sauve quand grossistes et restaurateurs lui filent entre les doigts. « Les restaurateurs du Tréport, une station balnéaire au nord de Dieppe, nous commandent une tonne de bulot par semaine au plus fort de la saison, commente Gilles Lorin. C’est notre seconde espèce en volumes travaillés. » Aujourd’hui, Crustafrais transforme (cuisson, surgélation, saurisserie) et commercialise, mareyage compris, tous types de produits de la mer et vient de fêter le premier anniversaire de l’acquisition de son premier bateau, le P’tit Fredo, un 12 mètres polyvalent (bulots, casiers, filets). « Armateur, c’est une expérience nouvelle et formatrice », estime le chef d’entreprise.

Construire un bateau neuf, si possible à Dieppe, reste un projet ancré dans sa tête. Comme celui de créer une chaîne de restaurants dédiés aux produits de la mer. Ou encore, à plus long terme, de se lancer, en partenariat sans doute, dans l’élevage de crevettes. Son fils de 18 ans, passionné d’aquaculture poursuivant des études d’ingénieur agronome, pourrait alors le seconder. « La France a beaucoup de retard dans ce domaine, déplore Gilles Lorin, avant de conclure. Ces projets, nous les réaliserons, mais le Covid-19 nous force à prendre un peu notre temps. »

Richard GOASGUEN

 

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