Knauf : de l’emballage connecté au recyclage des caisses marée

« Les gens prennent conscience que
le polystyrène est recyclable, et recyclé. »

[ Les projets ]

Trois technologies
Knauf Industries, filiale du groupe allemand Knauf basée en Alsace, dispose de 42 usines, dont 22 en France. Spécialisée dans les matières en plastique, elle s’articule autour de trois métiers : moulage de polystyrène expansé (PSE), thermoformage et injection (parois fines). Pour l’industrie alimentaire, mais aussi pour le bâtiment. Sa marque Isobox Agromer, dédiée à l’emballage des produits de la mer, fait appel à ces trois technologies.

Réduire les déchets

C’est le but de Knauf circular : collecter les caisses en PSE usagées des adhérents, en garantissant leur recyclage. À la sortie du compacteur, les pains de PSE, selon leur propreté, sont réutilisés par Knauf ou des acteurs du recyclage.

Garantir la qualité
De nouvelles fonctionnalités dans l’emballage permettent de suivre les conditions de transport. Les emballages connectés sont un atout pour la traçabilité.

Knauf Industries étend en 2021 son service de collecte, transport et recyclage des emballages en polystyrène expansé (PSE) usagés, Knauf circular. « Notre objectif est de capter le maximum de PSE pour l’orienter vers le recyclage, explique Jean Piétin, chef des ventes Isobox Agromer. Nous nous engageons auprès des adhérents à ce que le PSE collecté soit recyclé. » Le client peut stocker les caisses en sac ou sur palette, en attendant d’être enlevés par Knauf. « Il ne faut pas qu’il y ait de corps étrangers dans les caisses », précise Morgane Guiheux, chef de produit junior industrie agroalimentaire chez Knauf Industries. Knauf rachète aussi les pains de PSE compressés à ceux équipés de compacteurs, comme certains ports, grossistes et GMS. Les particuliers et restaurateurs peuvent aussi faire des dépôts dans les déchetteries et sur les sites de Knauf.

Selon les lieux, Knauf gère le transport avec ses camions ou des prestataires. « On optimise les tournées en couplant nos livraisons d’emballages avec le retour des caisses usagées. Aujourd’hui, on envoie quasiment deux camions par jour vers Lorient, avec encore trop de retours à vide. » Le recyclage est réalisé au plus près du lieu de collecte. Knauf a investi plus d’un million d’euros en 2020 pour équiper ses sites d’unités de broyage et compactage. « Avec 22 usines en France, on a un gros maillage territorial. Tous nos sites à forte activité marée sont équipés. » Comme Guémené-sur-Scorff et les sites près de Rouen, de La Rochelle, de Toulouse et Vendargues (Hérault). Les pains compactés issus d’emballages de l’électrodomestique par exemple sont réintégrés chez Knauf dans des produits non alimentaires : cales pour l’industrie, ou le bâtiment... Le PSE compacté souillé est revendu à la filière de recyclage, et peut devenir, par exemple, un pot de fleur.

Après une phase pilote dans le sud, beaucoup de conventions sont en cours de signature : avec des ports, des mareyeurs et grossistes, une usine de fumaison… « Il y a un très bon accueil, apprécient Jean Piétin et Morgane Guiheux. Les gens prennent conscience que le polystyrène est recyclable, et recyclé lorsqu’il est trié. Le mettre dans une benne DIB n’assure pas sa valorisation. » Et conduit trop souvent à l’enfouissement. Les professionnels veulent changer l’image de la caisse marée pour continuer à profiter de ses atouts : isolante, étanche, protectrice, palettisable… « Il y a une envie d’être irréprochable. » Sur la globalité du PSE en France, la moitié serait recyclée, surtout par des acteurs comme Paprec ou Veolia. Dans la marée, il est difficile d’estimer les volumes et de les ramener à ceux fabriqués. « On recycle surtout des caisses issues de l’import. » Knauf s’est engagé à réintégrer 4 000 tonnes par an d’ici 2023, soit l’équivalent de plusieurs millions de caisses marée.

Autre innovation d’envergure chez le fabricant en 2020, liée au transport : la mise au point sur mesure d’emballages connectés. « Selon les besoins en traçabilité, toutes sortes d’emballages connectés peuvent être conçus : géolocalisation, enregistrement de température, identification, hydrométrie, témoin d’ouverture, de choc à la manutention… », liste Morgane Guiheux. Tracer les emballages réutilisables peut aussi aider à la gestion du stock pour éviter les déperditions. Selon les informations voulues, Olivier Albenge, responsable des projets digitaux, conçoit les puces à intégrer dans une caisse, une palette, un camion… La collecte d’informations se fait en temps réel ou en fin de trajet, via une application sur smartphone ou un portique adapté.

Solène LE ROUX