2015, un concours de l'écailler très animé !
Coup d’essai et coup de maître pour Christophe Tassol, lauréat de l’Ecaille d’or 2015, concours d’écailler du Sirha
Dans le monde chahuté des concours d’écaillers français, celui du Sirha rassemble toujours des pointures du métier, et il faudra compter désormais avec le marseillais Christophe Tassol. « Depuis 6 ans il me demandait d’y aller. Là il était fin prêt ! » s’est exclamé, au premier rang du public, son employeur Richard Esposito, patron de l’enseigne « Les Coquillages du Roy René », aux terrasses du port de la Joliette. Il a coiffé sur le poteau les figures locales, tel le précédent lauréat, en 2013, Clément Marandon, installé à son compte à la Croix Rousse, 3e, cette fois. Sa petite caméra Gopro à la poitrine, pour s’autofilmer, l’aurait-elle perturbé ?
Le jeune corse Grégory Martinotti, passé de chez Merle à la maison Cellerier, toujours aux halles Bocuse, progresse et termine second. Son collègue aux halles Fabrice Sybilla, vainqueur de la coupe du monde à Agecotel Nice 2014, n’arrive qu’en milieu de ce plateau relevé de 12 candidats.
La Fédération de Rhône Alpes, via le réseau national des poissonniers écailleurs, avait convaincu de nouveaux professionnels de se présenter à ce concours qui existe depuis 25 ans. Il comporte toujours deux épreuves, l’une de vitesse, avec 100 huîtres à ouvrir, vite mais bien. 6’ 27” fut le meilleur temps de l’édition. Enfin, la confection, en deux heures, d’un plateau de fruits de mer complète l’exercice.
Cette année toutefois, le classement final a fait l’objet de nombreuses contestations, c’est peu dire… Le prix de la presse, honorifique, et, à en croire les commentaires des tribunes, celui du public ont été attribués à l’unanimité à Pierre Molini, 25 ans, 3e génération de « Pierrot Coquillages », avenue du Prado à Marseille. Mais le jury des professionnels l’a lourdement pénalisé et relégué à la 9 ième place…
Derrière la compétition, les enjeux commerciaux sont non négligeables. Dès lors les bisbilles révélatrices de la concurrence entre les établissements émergent sans nuire toutefois à ce qui est un bel outil de promotion du métier d’écailler.
Et des partenaires fournisseurs. Le feu des projecteurs a brillé sur les spéciales Roumegous et Taillepied d’Isigny, les plates de Jean-Luc Le Gall, les claires de Péponnet, les coquillages des parcs de l’Impératrice, les crevettes Qwehli et Crusta C, les langoustines de FAO 27 Ltd.
In fine, le juge suprême demeure le client, à table, devant son plateau des merveilles de la mer.
Lionel Flageul
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