Hareng : Les saurisseurs sous tension
- 8 % La baisse des importations de hareng en France en volumes, - 6 % en valeur. La Norvège reste le premier fournisseur de la France avec 3 224 tonnes en 2017. 45 308 t Les tonnages de hareng fumé achetés par les ménages en 2017, soit 10 % de moins qu’en 2016. Le prix moyen en 2017, stable par rapport à 2016, est de 10,10 euros/kg. |
À la Toussaint, hareng plein ! Pas si sûr cette année. La saison n’a pas encore débuté que les premières inquiétudes sont déjà là. Le hareng français risque d’avoir du retard, avec la prolongation de l’été. « Les températures actuelles de l’eau, supérieures aux normales saisonnières, pourraient décaler l’arrivée des harengs qui viennent se reproduire en Manche-est. Du moins si le phénomène se poursuit », explique Christophe Loots, chercheur pour l’Ifremer au laboratoire des ressources halieutiques de Boulogne-sur-Mer. Plus au nord, la ressource est présente. Les quotas 2018 pour la mer de Norvège s’élèvent à plus de 360 000 tonnes, soit une augmentation de 25 % par rapport à l’année dernière. Tendance inverse pour la mer Baltique, où les quotas chutent de 17 %, à 300 000 tonnes. Mais moins que le niveau des quotas, ce qui inquiète le plus les saurisseurs français, c’est la demande asiatique en harengs scandinaves. « Ces clients sont prêts à payer leur poisson plus cher et on a de plus en plus de mal à trouver de la matière première à un prix raisonnable, déplore Pierre Corrue, responsable de la production et des achats chez Corrue et Deseille, à Boulogne-sur-Mer. Actuellement, les marchés du maquereau et de l’églefin sont tendus. Nous avons subi des hausses du coût de la matière première de 20 à 30 % sur ces espèces. Pour le hareng, nous nous attendons à une augmentation de 10 à 15 %. » En plus de payer plus cher, les saurisseurs doivent sécuriser leurs approvisionnements en fidélisant leurs fournisseurs. La ressource n’est pas illimitée et le marché mondial est fortement demandeur. Ce n’est pas forcément le cas en France, où les ventes en volumes s’amenuisent alors même que le prix moyen est stable depuis 2015, selon Kantar Worldpanel. Une situation délicate : « On ne peut pas indéfiniment rogner nos marges », conclut Pierre Corrue. G.J. |
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