Groupe Barba valorise le concombre de mer
En marge des Assises de la pêche et des produits de la mer, le transformateur a levé le voile sur son projet de valorisation du concombre de mer à l’export.
Potentiel pour l’holothurie dans le bassin de Thau : 450 entreprises conchylicoles et 2 600 concessions.
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En France, le concombre de mer se regarde de loin et rares sont ceux qui envisagent de le mettre dans leurs assiettes. En Asie, c’est une espèce marine appréciée pour ses protéines, ses sels minéraux et ses bénéfices santé qui se négocie, selon l’espèce – il en existe plus de 100 –, l’origine et la présentation, à plus de 100 euros/kg. Désireux de valoriser des ressources locales disponibles, Benoît et Hervé Barba, codirecteurs généraux du groupe familial basé à Villeneuve-lès-Béziers, dans l’Hérault, se sont donc penchés sur le marché asiatique. « Nous avons étudié les attentes consommateurs, indiquent-ils, et surtout, nous nous sommes lancés dans un long montage de dossiers afin d’obtenir un agrément sanitaire et une licence d’exploitation pour exporter du concombre de mer en Chine. » Pour l’heure, l’entreprise va travailler du concombre de mer pêché en plongée localement. « A priori, nous allons le cuire avant de le surgeler, indiquent les deux innovateurs. Mais nous affinerons le processus de transformation en fonction des attentes des clients. Faut-il exporter des produits finis, des produits semi-transformés ? Les questions ne sont pas encore tranchées. C’est un début de projet. » Mais pour assurer des volumes dans le temps tout en préservant cette ressource halieutique, les deux frères sont allés chercher des partenaires locaux pour développer l’holothurie dans le bassin de Thau. L’Ifremer, le Cépralmar et le comité conchylicole de Méditerranée adhèrent. « L’idée est de créer une écloserie pour l’espèce locale, soit l’holothuria tubulosa. Elle pourrait être opérationnelle dès l’an prochain, indique Patrice Lafont, président du comité régional de la conchyliculture de Méditerranée. Ensuite, l’idée est de mobiliser les conchyliculteurs pour faire prégrossir les holothuries dans leurs concessions. Non seulement cela leur fournirait un complément de revenus, mais en plus, le concombre de mer, mis sous les tables ostréicoles, nettoie les sédiments des matières organiques liées à la production conchylicole. » L’intérêt écologique et économique attise forcément la curiosité. Chez Médithau comme aux Huîtres de Bouzigues, on se disait prêt à participer à l’expérience. Céline ASTRUC |
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