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GMS : la loi Egalim redistribue les cartes

L’encadrement des promotions suite aux États généraux de l’alimentation rebat les cartes entre enseignes. Avec un regain d’attention sur les prix.

Un étal de poissonnerie dans un supermarché Leclerc. Intermarché, Carrefour et Leclerc sont les plus touchées par l’encadrement du taux de promotion à 30 % des volumes depuis début 2019. (Crédit photo : GJ)

 

29,6 %
Le taux de  promotion
au 1er trimestre 2019,
contre 34,1 %
au 1er trimestre 2018.

 


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Source : Kantar Worldpanel

 

Le taux de générosité en alimentaire a chuté », expose Franck Gardillou, du Kantar Worldpanel, intervenu au séminaire de France Filière Pêche le 12 novembre. Générosité ? Entendez par là les opérations de promotions ! Depuis début 2019, elles sont limitées à 30 % des volumes, suite aux États généraux de l’alimentation. Résultat, « il y a un léger recul des achats de produits en promotion, reportés sur le fond de rayon ».

Les enseignes n’ont pas été impactées au même niveau, selon le pas à franchir pour se mettre en conformité. Parmi les plus touchées : Intermarché, Carrefour et Leclerc. Dans ces magasins, « le consommateur a perçu la baisse des promotions ». Les distributeurs ont déplacé la promo, multipliant d’autres avantages : jeux concours, opérations vignettes, programmes de fidélité… « Mais cela n’a pas les mêmes effets. »

Le contexte est justement à un regain du critère prix, les Français épargnent davantage et leur sensibilité au prix et à la promotion monte (+ 0,9 et + 0,7 point).

Conséquence : le retour des enseignes à dominante marque propre (EDMP), anciens discounters, comme Lidl, Aldi… Leur part de marché, après être passée de 14,1 % en 2009 à 10,9 % en 2018, se stabilise en 2019. Et les marques de distributeurs (MDD), qui perdaient aussi du terrain depuis dix ans, retrouvent la croissance, passant de 35,1 à 35,3 % de parts de marché en un an. Développant notamment le bio, les MDD se « premiumisent » et leur côte de confiance remonte (+ 1,2 point). Au détriment des PME, pénalisées par la baisse des promotions. « Les enseignes qui gagnent du terrain au 1er trimestre sont majoritairement très orientées sur les prix, la promotion. » Comme Leclerc et Lidl à + 0,4 point, et U et Intermarché à + 0,1 point. Négligeable ? « 0,1 point de part de marché, c’est 90 millions d’euros de chiffre d’affaires. » Ce regain soudain du critère prix n’efface pas la tendance de fond en faveur de la qualité.

Solène LE ROUX

 

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