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Farine d’insectes : InnovaFeed monte d’un cran

Située à Gouzeaucourt, près de Cambrai, l’usine InnovaFeed transforme une biomasse 100 % végétale en protéine d’insectes destinée à l'aquaculture. (Crédit DR)

 

[À savoir]

Aquadis et Truite Service nourrissent en partie leurs poissons avec
de la farine d’insectes.

 

 

Opérationnelle depuis l’automne, l’usine de production de farines d’insectes d’InnovaFeed, située près de Cambrai dans les Hauts-de-France, va s’étendre pour atteindre une capacité d’un millier de tonnes au troisième trimestre. Financée en partie par le Programme d’investissements d’avenir porté par FranceAgriMer dans le cadre du projet Proté’in, à hauteur de 2,63 millions d’euros, l’extension permet de lever les derniers freins pour passer au stade industriel. InnovaFeed maîtrise la production de protéines issues de la mouche soldat (Hermetia illucens). Ses efforts de R & D ont porté en particulier sur l’alimentation des larves à partir de coproduits de betterave et de l’amidonnerie provenant de l’agro-industrie régionale.

Destinée à l’aquaculture, la protéine d’insectes offre un profil nutritionnel intéressant et un faible taux en métaux lourds. Tous les grands fabricants d’aliments pour poisson testent cette protéine en complément dans leur formulation. L’essor d’InnovaFeed s’appuie sur la croissance et les succès de l’aquaculture, elle-même dépendante de nouvelles sources de protéines. « Nous travaillons dans ce sens avec les fabricants d’aliments, les pisciculteurs et les distributeurs, souligne Guillaume Gras, un des cofondateurs d’InnovaFeed. La filière française sera la première à produire de la truite nourrie avec un aliment contenant de la protéine d’insectes. Par ailleurs, nous avons collaboré avec Sparos, spécialiste en nutrition aquacole au Portugal, et obtenu des résultats intéressants sur le bar. Des tests menés en Nouvelle-Calédonie sur la crevette s’avèrent excellents. »

Les perspectives de développement de l’entreprise ont convaincu les investisseurs d’accélérer sa production avec la création d’un second site dans le nord ou dans l’est de la France. Prévue en 2019, la nouvelle usine aura une capacité de 10 000 tonnes. L’investissement de 15 millions d’euros est abondé par le fonds de capital développement Alter Equity 3P, trois fonds d’investissement régionaux –  Finovam, Nord Création, Siparex – ainsi que des apporteurs privés et publics, en particulier la BPI, l’Union européenne, le ministère de la Transition écologique et le Crédit Agricole.

Bruno VAUDOUR

 

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