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EMBARGO RUSSE : AIDES POSSIBLES AU STOCKAGE.

Pressée par les organisations de producteurs européens, la Commissaire européenne pour la pêche propose aux acteurs touchés d’utiliser le Feamp. Mais quel sera l’impact réel de l’embargo ?

stand de la fédération russe à Bruxelles
Attractive depuis plusieurs années pour les exportateurs européens, la Russie s'est fermée. De nouvelles routes du commerce s'organisent. (Crédit photo : TN)

 

Accusée par les représentants de la production en Europe de ne pas réagir face à l'embargo sur le secteur de la pêche et des produits de la mer, Mme Damanaki, commissaire européenne, a indiqué suivre la situation de près. Elle propose aux acteurs touchés par la perte de ces marchés d’utiliser le Feamp (NDLR : fond européen pour les affaires maritimes et de la pêche, un fond récemment ouvert à l’aquaculture) en attendant qu'une mesure d'impacts soit réalisée. 

En chiffres : la filière des produits de la mer face à l'embargo

Tous produits alimentaires confondus, les exportations européennes vers la Russie représentent la somme de 5 milliards d’euros. Dans cette masse, la part des produits de la mer n’excède pas les 150 M€, soit 0,2 % de l’ensemble. Mais pour les producteurs européens, ces 150 M€ représentent 2 % de leurs revenus et 5 % de leurs exportations. La Russie est au niveau européen la sixième destination des produits de la pêche et de l’aquaculture européenne. Plus de 110 000 tonnes de produits de la mer aujourd’hui soumis à l’embargo ont été exportées en 2013 par l’Europe des 28. L’embargo touche les poissons vivants, frais, réfrigérés, salés, en saumure et fumés, les crustacés et les mollusques.

Les pays les plus touchés dans l’Union sont le Royaume-Uni, l’Irlande, les Pays-bas, le Danemark. La France exportait en 2013 plus de 1 604 tonnes de produits de la mer vers la Russie, beaucoup d’huîtres et de truites.

Détente sur certains cours ?

L'ampleur des tensions existant au préalable sur les cours de certaines espèces, comme les petits pélagiques ou le saumon utilisés par les transformateurs, permet d'imaginer que l'embargo entraînera certaines baisses de prix du côté européen. Mais rien est moins sûr. Le marché des produits de la mer s’est tellement internationalisé que de nouvelles « routes du commerce » s’organisent. Les Russes optent pour du saumon chilien quand les USA complètent leurs besoins avec du saumon norvégien, par exemple.

Et même si trois semaines après la mise en place de l’embargo par Vladimir Poutine, un acteur du négoce, revenu de voyage, indiquait que truites et saumon frais commençaient à manquer, que l’agence Reuters évoquait des hausses des prix importantes pratiquées par les grossistes sur les produits de la mer comme sur les autres produits alimentaires, « il semble que, l’un dans l’autre, les produits qui doivent arriver arrivent à destination », indique un spécialiste des marchés. La Biélorussie, par exemple, serait une des portes d’entrée des produits européens vers la Russie. Aura-t-on besoin d’aide au stockage pour les poissons blancs ou les poissons bleus… Rares sont les acteurs qui, aujourd'hui, peuvent répondre. Mais tous craignent que l’embargo ne dure trop longtemps et plus encore que l’Union européenne ne décide de répliquer. Une crainte partagée par les acteurs de la filière en Europe comme en Russie.

C.A.

 

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