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Des indicateurs à la baisse début 2020

Les poissons fins comme la baudroie ont été particulièrement impactés par la fermeture du marché de la restauration (LF)

 

Une baisse de 8 % sur les quatre premiers mois de l’année par rapport à 2019 et de 15 % sur le seul mois d’avril. Les chiffres énoncés lors du conseil spécialisé de FranceAgriMer du 24 juin sur les volumes d’échanges internationaux de produits de la pêche et de l’aquaculture sont significatifs.

Les cours du thon, listao notamment, se sont affichés à la baisse, même si le marché n’a pas été trop bousculé, profitant d’une offre et d’une demande satisfaisantes. Par contre, celui du saumon de Norvège a, dans un premier temps, début avril, chuté de 20 % avant de connaître une envolée de 42 % en mai. Mais globalement, les volumes des exportations dans cette première partie de l’année ont été semblables à ceux de 2019. L’offre norvégienne de cabillaud, frais et surgelée, a, par contre, pâtie de la fermeture des marchés espagnols et italiens.

En France, avec la mise à l’arrêt du pays le 17 mars, toutes les espèces débarquées dans les halles à marée ont enregistré de fortes baisses de volumes, de l’ordre de 24 %, ainsi que de valeur. Toutes les façades et les catégories d’espèces (céphalopodes, poissons fins et blancs) ont été touchées.

Exception notable, les petits pélagiques notaient un rebond de 4 % en volume, avec néanmoins une chute de 2 % en valeur. Les criées bretonnes (Roscoff, Brest, Le Guilvinec et Saint-Quay) et normandes (Grandcamp, Cherbourg et Granville) sont les plus touchées, tandis que Saint-Malo et Douarnenez s’en sortent avec des recettes en augmentation, respectivement de 5 et 28 %.

Dans le détail, alors que les poissons blancs commençaient l’année avec des prix moyens très soutenus, les mois de mars puis de mai ont vu la tendance s’inverser avec des -3 puis -14 %. Les petits pélagiques et particulièrement, maquereau, hareng et anchois, ont très bien résisté. Au contraire des poissons fins (baudroie, cardine, sole…), très impactés par la fermeture des marchés de la restauration et de l’export. Le constat est le même pour les céphalopodes, excepté la seiche.

Sur la première partie de l’année 2020, les exportations françaises ont décru de 16 % en valeur et de 19 % en volume avec des chutes particulièrement marquées en mars (-35 % en volume) et avril (-24 %). La Suisse et l’Allemagne se sont distingués comme clients privilégiés.

Enfin, en termes de consommation, les Français ont davantage plébiscité les produits aquatiques frais préemballés, les produits surgelés, les conserves et le surimi aux dépens des produits frais entiers. Globalement, les produits aquatiques frais affichent un recul en volume de 13 % et de 6 % en valeur, avec, par contre, un prix moyen à la hausse de 8 %.

Dominique GUILLOT

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