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Des crevettes élevées en lagon à Tahiti

Toamiriura Vivish au milieu de ses cages flottantes dans le lagon de la presqu’île de Tahiti. (D.B.)

 

12 kg/m2
Production moyenne
sur l’année.


25 à 30 t
La production annuelle.












 

Une société polynésienne a parié, il y a 9 ans, sur l’élevage de crevettes en cages flottantes. Après des années d’échec, elle affiche une rentabilité enviable. « J’y ai toujours cru, mais j’ai bien failli abandonner plusieurs fois. Pendant six ans, je perdais 90 % de mes crevettes à quelques jours de la récolte », rapporte Toamiriura Vivish, fondateur de Mitirapa Blue Pearl Shrimp. « J’ai fini par trouver les facteurs responsables de cette mortalité », ajoute-t-il sans entrer dans les détails de sa production.

Les premières cages ont été fixées en 2011 dans le lagon de la presqu’île de Tahiti. Toamiriura Vivish les ensemence de Litopeanus stylirostris après s’être approvisionné dans une écloserie proche. Il plonge tous les jours pour suivre sa production : adapter l’alimentation (au fond des cages, un filet aux mailles ultrafines, de 500 µm, permet de récupérer les fèces et le surplus d’aliments) ; chasser les intrus (comme les carangues) ; entretenir les lampes (allumées la nuit elles attirent le plancton consommé par les crevettes)… Lors de ses toutes premières récoltes, il a battu des records. « J’ai obtenu une production de 18 kilos au mètre carré sur un an, contre 7 kilos pour les Hawaiiens. » En bassin à terre, ces producteurs sont à 70 crevettes au mètre carré, avec un taux de survie de 50 à 60 %. Toamiriura Vivish affirme que dans ses cages il possède entre 800 et 1 000 crevettes au mètre carré, et il constate 90 % de survie.

Aujourd’hui, il possède 15 cages de 50 mètres carrés chacune, toujours dans le lagon de la presqu’île de Tahiti, à un petit kilomètre de chez lui. Il espère progressivement arriver à lancer un cycle tous les deux mois. Pour l’instant sur l’année, en moyenne, il produit 12 kilos de crevettes au mètre carré par cycle. Soit au total, environ 25 à 30 tonnes. La société n’a pas été affectée par la crise sanitaire liée au Covid-19, la demande reste plus forte que l’offre. D’ici à fin 2021, l’aquaculteur espère pouvoir doubler sa production.

Delphine BARRAIS



 

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