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Boulogne, plaque tournante en Europe

On trouve du poisson du monde entier à Boulogne-sur-Mer. Et en majorité d’Europe du Nord, notamment de Norvège.

Beaucoup de mareyeurs, comme JP Marée, sont présents à la fois sur les achats en criée et à l’import, pour offrir une gamme complète à leur clientèle. (Crédit : D.M.)

 

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de produits de la mer frais ou congelés importées par an
à Boulogne.




 

Plus encore que le premier port de pêche français (en tonnage), où sont débarquées chaque année plus de 30 000 tonnes de produits de la mer, Boulogne-sur-Mer est avant tout une plaque tournante et un lieu de négoce pour la transformation et la valorisation du poisson. Alors certes, les chalutiers y ramènent moins de poisson qu’il y a encore 20 ou 40 ans, mais cette baisse a, depuis, été compensée par des importations.

Chaque année, plus de 200 000 tonnes de poissons et produits de la mer frais ou congelés sont importées à Boulogne en provenance du monde entier et en majorité d’Europe du Nord et notamment de Norvège.

Ici, tous les acteurs du milieu halieutique sont représentés. Au total, la filière de transformation de la Côte d’Opale, ce sont 85 établissements et plus de 280 000 tonnes de produits transformés et préparés par an pour un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros. Et cela, sans compter les entreprises de logistique ou de négoce. L’import reste donc un élément nécessaire à l’activité de la filière boulonnaise.

L’import est sujet à d’importantes fluctuations, il est donc difficile de le chiffrer. Cependant, le mareyage du littoral boulonnais, à lui seul, importerait près de 100 000 tonnes de produits par an. Certains d’entre eux privilégient l’importation pour des raisons de qualité. « On achète selon les marées et la qualité du produit. Malheureusement le marché de Boulogne s’est dégradé », regrette Thomas Bryckaert, responsable de Coboma, l’un des acteurs de la filière. La société travaille 1 000 tonnes de produits de la mer par an pour un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros.

Le négoce et le mareyage importent surtout du saumon et différents poissons blancs comme du cabillaud, du lieu noir ou du sébaste. Comme la société JP Marée dont le saumon provient de Norvège, d’Islande et bientôt aussi du Chili.

La seconde transformation permet de ravitailler le marché en produits plus élaborés. Ainsi, si le hareng a longtemps constitué la principale matière première, la production s’est diversifiée. Elle importe également : flétan, maquereau, haddock (églefin) mais aussi crevettes. Capécure accueille un grand nombre de PME qui travaillent ces produits : Bourgain Fils, JC David, Delpierre ou encore Crusta C. Ce dernier conditionne chaque année 10 000 tonnes de crevettes d’Amérique du Sud, et notamment d’Équateur et du Venezuela.

D’autres produits, comme des crustacés, provenant de Grande-Bretagne, d’Irlande, d’Écosse alimentent également le marché. Leur distribution est assurée dans toute la France ainsi que dans les pays riverains (surtout en Espagne et en Italie) en moins de 24 heures. C’est possible grâce à la gare routière de marée couplée à des plateformes de transport. Boulogne dispose d’une logistique d’approvisionnement et de distribution exemplaire, ce qui assure au site une logistique fluide et efficace. n

Darianna MYSZKA

 

Retrouvez notre dossier complet : Hauts-de-France : les figures de Capécure

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