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BLUEFISH ENTEND PESER DANS LE DIALOGUE INTERNATIONAL

Créée il y a tout juste un an, l’association Bluefish tenait en off du Seafood de Bruxelles sa première assemblée générale. L’occasion de réaffirmer l’originalité de sa démarche engagée dans la croissance bleue.

L'association Bluefish compte bien faire entendre sa voix au sein du débat international. (crédit photo : C.F)

 

« Exit l’opposition systématique à la pêche et les visions centrées uniquement sur l’environnemental ». C’est en des termes assez directs qu’Olivier Le Nezet définit la démarche de Bluefish. Créée il y a tout juste un an, l’association qu’il préside tenait sa première assemblée générale en marge du Seafoof Global Expo à Bruxelles. L’occasion de réaffirmer les missions d’une ONG dont « la vision se veut différente des organisations traditionnelles ».

« Il faut garder en tête les trois piliers de la croissance bleue : l’environnement, bien sûr, mais aussi le social et l’économique », développe Nicolas Teisseire, le directeur de Bluefish. Pour lui, cela implique d’œuvrer non pas pour l’arrêt de la pêche mais pour une pêche durable à l’échelle européenne.

Afin de peser autant que les ONG traditionnelles dans le dialogue international, Olivier Le Nezet juge nécessaire une « représentation dans tous les pays ». Ainsi les nouveaux statuts de l’association prévoient un vice-président dans chaque pays européen. Avec l’élection de Javier Touza (ARVI) et Mike Park (SWFPA), l’Espagne et le Royaume-uni ont déjà rejoint les rangs.

Le plan d’action de Bluefish est ambitieux. Avec pour commencer, une action de communication large autour de la nouvelle PCP. L’association planche également sur la création d’un label, ainsi que sur la mutualisation des connaissances scientifiques et techniques. Pays par pays, l’ONG prévoit des opérations de découverte de la pêche, destinées au grand public et aux médias, pour changer leur vision du métier et des pêcheurs.

 

En outre, les débats qui ont ponctué cette assemblée générale, ont mis en lumière les interrogations des acteurs de la filière par rapport à la croissance bleue. Cette stratégie lancée par l’Union européenne pour le développement durable du secteur maritime suscite nombre de questions. Pour cause, la pêche ne fait pas partie des cinq secteurs cibles de cette stratégie, au contraire de l’aquaculture. Ce que ne manquaient pas de souligner les pêcheurs présents dans la salle. « Aujourd’hui, les professionnels de la pêche se posent plus de questions qu’ils n’ont de réponses », s’exclamait ainsi Norbert Metairie, le maire de Lorient.

La pêche, oubliée de l’Europe ? Audun Lem, de la FAO, n’a pas manqué de tempérer ces remarques, pointant qu’il n’est pas question de privilégier l’un au détriment de l’autre. Que ce soit la pêche ou l’élevage, « l’un des enjeux du futur est d’innover pour limiter au maximum la perte. En Asie, ils arrivent parfois à un rendement 100 %. Ce sont des choses sur lesquelles il faut miser. »

Mike Park a soulevé la question de la régionalisation. « Pour l’instant, c’est encore un concept, une idéologie. Ça ne fonctionnera que si tout le monde travaille ensemble », commente-t-il. Selon lui, la gestion régionale de la pêche mettra une dizaine d’années à se mettre correctement en place, et Bluefish entend bien faire partie du club des associations qui favorisent le dialogue international.

 

Car Norbert Métairie, également membre du conseil d’administration de Bluefish, n’oublie pas cette phrase de Tocqueville : « une idée fausse, mais claire et précise, aura toujours plus de puissance dans le monde qu'une idée vraie mais complexe ». Une citation qui selon lui illustre bien le climat autour de la pêche de grands fonds.

 

C.FAY

 

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