Australie ❘ Crevettes sous surveillance, une opportunité pour le bio ?
L’arrivée du white spot sur la côte est de l’Australie en 2016 a eu deux impacts majeurs dans ce pays. « Un tiers des vingt fermes de crevetticulture a fermé », indique Pierre-Henry Théus, business developer. Pour ce spécialiste du marché australien, cela représente une baisse de la production de 1 500 tonnes sur les 4 500 tonnes de crevettes élevées, auxquelles il faut ajouter 20 000 tonnes de captures en sauvages : « Monodon, mais aussi crevettes banane (F. indicus ou merguiensis), crevettes royales (M. latisulcatus, plebejus ou longistylus)...» Sauvages, la liste des espèces de crevettes est longue, en élevage par contre, cela se résume surtout à de la monodon, car « il est impossible d’élever des espèces non endémiques, telle la P. vannamei ». Présente sur les étals, la vannamei est importée d’Asie – Vietnam, Chine et Thaïlande en tête. Mais depuis 2017, suite au white spot, « introduit, selon les autorités, par des crevettes crues d’élevage utilisées comme appât, l’Australie limite l’importation de crevettes crues à celles qui sont décortiquées et étêtées ». De plus, souligne Pierre-Henry Théus, les exigences en termes de contrôles se sont amplifiées : « Chaque lot doit être certifié comme non porteur du white spot ou de la maladie de la tête jaune, avant son départ et à son arrivée sur le territoire. » Importer ou exporter devient complexe et coûteux, les volumes disponibles pour le marché australien sont en baisse et les prix flambent pour les consommateurs. « + 45 %, évalue Pierre-Henry Théus. Les prix moyens sur les étals australiens dépassent les 30 €/kg. » Même si le pouvoir d’achat des Australiens est important, ces derniers regardent les prix. « Des prix élevés peuvent passer si le produit apporte un plus », estime le business developer qui pense qu’un label « organic », facile à obtenir pour un acteur certifié bio en Europe, serait un plus, tant il constate l’essor de la consommation bio en Australie, « sauf dans les produits de la mer : il n’y a pas d’offre ! ». Elle est à développer. Céline ASTRUC
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La consommation de produits
• 350 000 t de produits aquatiques consommées pour 24,5 millions d’habitants. • 60 000 t de crevettes consommées dont 50 % sont des crevettes d’élevage importées. Face • L’origine locale obtient un prix premium, mais 7 000 t de crevettes australiennes partent sur les marchés d’export. |
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