Stocks
Les stocks de Manche-Est et de mer du Nord sont considérés comme étant en bon état par l'Ifremer, même si les populations augmentent peu malgré les mesures de gestion. Le CIEM avait proposé une baisse de 22 % en 2025 pour les zones Manche mer du Nord, en raison du faible recrutement. A noter la désinchronisation dans le temps entre les pics d'abondance des larves de harengs et les efflorescences de zooplanton observée par l'Ifremer en 2023.
Les stocks de mer d'Irlande, du golfe de Riga, d'Islande sont jugés en bon état. Le stock du golfe de Botnie est classé en renconstitution. Les stocks atlanto-scnadiens, ouest Ecosse, ouest et nord ouest de l'Irlande sont estimés comme étant surpêchés.
Les stocks de mer Celtique, Sud-Ouest Irlande, Skagerrak, Kattegat, Baltique et Ouest Baltique sont effondrés.
Le TAC est de 1,227 Mt, dont 252 812 t pour l'Union européenne, 115 715 t pour la Norvège, 87 274 t pour le Royaume-Uni. Les quotas pour la France sont de 29 724 t.
Des tailles minimales de capture existent au sein de l’Union européenne : 20[bnsp]cm en Atlantique Nord-Est ; 18 cm pour Skagerrak et Kattegat.
Approvisionnement
La production de hareng de l’Atlantique atteignait 1,43 Mt en 2023, avec comme premier pays producteur, la Norvège (503 753 t), suivie de l’Islande (109 769 t), des îles Féroé (102 481 t), de la Russie (100 599 t), du Royaume-Uni et du Danemark. La France, elle, en a produit 27 431 t.
395 t ont été vendues sous criée en 2024 à Boulogne-sur-Mer.
La France a importé 9 530 t de hareng en 2023, surtout depuis la Norvège (mais aussi de Pologne, des Pays baltes et du Royaume-Uni). Elle en a exporté 1 403 t, en priorité vers les Pays-Bas et le Danemark.
Labels et avis d'ONG
Huit pêcheries sont certifiées MSC, dont celle du From Nord pour la pêche au chalut pélagique en mer du Nord et en Manche-Est. Une pêcherie en Lettonie est certifiée Friend of the Sea.
L'armement France Pélagique est certifiée Pêche Durable depuis 2024.
Ethic Ocean recommande de privilégier le hareng de plus de 22 cm provenant de mer du Nord, Manche Est (frai automnal), du nord de la mer d’Irlande, du golfe de Riga et d'Islande (frai d'été).
Mode de vie
Ce poisson pélagique peut former des concentrations de plusieurs centaines de tonnes durant le frai. Il se disperse après vers ses aires d’alimentation, en quête de copépodes et de petits poissons.
Il suit les migrations verticale du plancton. Selon les régions, il fraie depuis le printemps jusqu’au début de l’hiver. Avant sa période de reproduction, les mâles ont leur laitance et les femelles leurs oeufs.
Techniques de pêche
Le hareng est surtout pêché au chalut pélagique et à la senne. Mais la pêche au filet droit, aussi peu importante soit-elle, donne un produit très estimé. C’est l’une des espèces les plus abondantes des mers scandinaves, la ressource s’étant reconstituée après l’effondrement dans les années 1970.
La taille minimale de capture est de 20 cm mais scientifiques et ONG poussent à ce qu’elle passe à 24 cm. À cette taille, les harengs se sont déjà reproduits.
Présentation
- Frais entier, congelé
- Fumé (entier, en filet)
- Filet mariné, salé ou congelé (avec ou sans peau)
- Chair pour préparation
- Conserve (filets, oeufs de hareng fumé).
Valeurs nutritives (100 g)
Calories : 174 kcal ; Graisse totale : 10,6 g - Cholestérol : 54,7 mg - Protéines : 18 g.
Calibres courants
Taille 2 : 125 à 250 g.
Tailles courantes
Taille commune : 20 à 35 cm
Taille maximale : 40 cm
Taille minimale : 20 cm
(Mer de Norvège, Manche, Atlantique), 18 cm (Skagerrak et Kattegat).
Signe de qualité
Saveur en Or (signe collectif du Nord-Pas-de-Calais)
Ecolabel MSC.
Au Moyen-Âge, la survie alimentaire dépendait de la conservation des protéines, notamment celles du hareng. Saurs – salés et fumés – ou caqués – seulement salés –, les harengs permirent aux pauvres comme aux riches de trouver le gras indispensable pendant la disette.
C’est un Hollandais, Willem van Biervliet, qui découvrit en 1380 le caquage du hareng autorisant alors le développement de sa pêche au XVIIe. L’opération exige beaucoup de soin pour extraire de la cavité ventrale du hareng branchies et entrailles, tout en laissant le pancréas producteur d’enzymes. Les harengs saignés et lavés seront alors salés et mis en tonneau. Le jus des harengs se mélange au sel sec en une saumure qui permet sa maturation et sa conservation grâce aux enzymes du pancréas. Ce mûrissement pendant des mois lui apporte la saveur particulière si douce et si typique des maatjes hollandais que l’on peut aujourd’hui trouver en France.
Dieppe, Calais et bien sûr Dunkerque portent encore témoignage de l’importance de cette pêche. Le maire de Dunkerque ponctue toujours les festivités du carnaval en jetant de la fenêtre de sa mairie… des harengs à la foule.
La pêche étant moins prolifique aujourd’hui, elle permet juste de répondre aux demandes des conserveurs. On le trouve donc peu souvent frais. En revanche, en saurisserie, rollmops et maatjes sont de plus en plus présents. À l’instar du hareng saur, qui, servi avec des pommes de terre tièdes, est un des bons bistrots incontournables.
En grande distribution
Sébastien Brutier, directeur des achats marée des supermarchés Match
" Le hareng fumé se commercialise bien tout au long de l'année. Dans nos magasins, cela représente environ 36 tonnes, réparties en parts équivalentes pour le poisson entier et les filets.
Le hareng transformé de type rollmops reste encore marginal. On en vend tout juste 2,5 tonnes.
Totalisant environ 6 tonnes dans nos rayons chaque année, le hareng frais est particulièrement recherché pendant la saison automnale. Nous nous approvisionnons pour 95 % auprès des pêcheurs côtiers du Nord de la France. On remarque cependant depuis deux ans un appétit croissant des consommateurs pour les gros harengs, ce qui nous oblige à passer par des fournisseurs en Norvège."